
Summer School droits humains & plaidoyer international
Article écrit par Vanisha Ralisa, bénévole au Codap
Le Codap a organisé son annuelle Summer School du 15 au 17 juillet 2025 à Genève. Au menu : définir le droit international des droits humains, en apprendre sur le plaidoyer international ainsi que sur le système onusien de protection des droits humains, et expérimenter le mécanisme de l’Examen périodique universel (EPU). Un programme ambitieux qui a su maintenir les 10 participant·e·x·s captivé·e·x·s, dans une dynamique bienveillante et enrichissante.
J’ai moi-même eu la chance de participer à cette Summer School. C’était, pour moi, l’opportunité d’acquérir de nouvelles connaissances afin de développer mon engagement dans la Genève internationale. Avec un parcours en psychologie de l’enfant et en gestion de projet de santé communautaire, les notions de droits international et de plaidoyer ne m’étaient pas familières. Pourtant, j’ai pu m’approprier les connaissances transmises à travers les ateliers interactifs, les discussions, les jeux, les simulations ainsi qu’une visite au Palais des Nations. C’est bien cela, la richesse du Codap : rendre le domaine des droits humains accessible à une diversité de profils, en leur permettant de se former et de savoir concrètement comment s’engager afin d’avoir un impact à leur niveau. D’ailleurs, nous étions deux psychologues dans le groupe, les autres participant·e·s avaient un parcours en droit, en relations internationales, en sciences politiques ou encore en communication. Avec des parcours différents, des âges différents (de 18 à 29 ans), des attentes différentes, nous étions tou·te·x·s réuni·e·x·s par un fort engagement pour la dignité humaine et une volonté d’agir en tant que jeunes.
Les droits humains sont les libertés et les droits fondamentaux que possède chaque individu·e·x et qui garantissent une vie digne. C’est une des bases abordée au début de ces trois jours et qui a donné le ton pour la suite du programme. Nous avons réfléchi à cette notion de droits humains, en notant le fait que face à une situation d’injustice, nous devons distinguer si l’injustice touche uniquement à nos valeurs profondes ou si elle est aussi inscrite dans un texte juridique qui la condamne, afin de pouvoir agir. Ce sujet a suscité beaucoup de discussions entre les membres du groupe. Après ces bases indispensables, nous avons étudié le système onusien de protection des droits humains. Cet atelier a été complété par la visite du Palais des Nations, qui a rendu le contenu du cours plus concret et a même inspiré certain·e·x·s d’entres nous, s’imaginant participer à une session du Conseil des droits de l’homme. Ce premier jour a confirmé nos intérêts respectifs pour les droits humains et nous a permis d’acquérir de réelles bases juridiques.
Les deux jours suivants étaient dédiés à la découverte de l’Examen périodique universel (EPU). Ce mécanisme de l’ONU propose à chaque État membre un examen par les pairs (les autres États membres) de son bilan en matière de droits humains. Il permet également aux organisations de la société civile du pays examiné de faire état de la situation actuelle et de mettre en avant ses recommandations pour que des améliorations puissent être mises en oeuvre. Durant la formation, nous avons tout d’abord vu plus en détail comment mener un plaidoyer international efficace et les méthodes d’action accessibles à notre niveau, notamment la rédaction de rapports alternatifs. En tant que jeunes engagé·e·x·s, nous sommes sensibles à différentes thématiques en lien avec les droits fondamentaux et pouvons jouer un rôle dans le respect de ces derniers. La société civile a notamment la possibilité d’agir en rédigeant des rapports alternatifs sur une situation spécifique afin qu’ils soient présentés lors de l’EPU. Un des exercice pratique de la Summer School a été de nous essayer à la rédaction de rapports alternatifs sur les domaines de la discrimination raciale, le droit d’asile ou encore la protection de l’environnement en Suisse. Nous avons imaginé être des représentant·e·x·s d’ONG actives dans un de ces domaines et faisant état de la situation en Suisse. Cet exercice pratique et concret nous a permis d’assimiler de nouvelles compétences et de comprendre concrètement comment les organisations de la société civile peuvent avec un poids.
Enfin, mais pas des moindres, le troisième jour était rythmé par la préparation et la simulation d’une session de l’EPU. Nous avions chacun·e·x différents rôles (modérateur·rice, délégué·e·x·s diplomatiques, représentant·e·x·s d’ONG) qui ont été incarnés avec sérieux. Nous nous sommes senti·e·x·s immergé·e·x·s, comme dans une vraie session de l’EPU. Les participant·e·x·s se sont découvert des talents d’orateur·rice·x·s, avec des personnalités allant des plus conciliantes aux plus intransigeantes. J’ai eu l’honneur d’incarner la délégation de la Suisse, l’État examiné, qui a dû se défendre avec ferveur devant les sollicitations des autres États. Cette dernière étape a mis en relief toutes les connaissances acquises durant la formation, en nous plongeant dans une action concrète en faveur de la protection des droits humains.
Bilan de cette Summer School ? Une jeunesse engagée et encore mieux équipée pour mener différentes actions de défense des droits humains. De nouvelles perspectives pour chacun·e·x d’entre nous. Une meilleure compréhension du domaine et, surtout, une expérience inoubliable.

Visite du Palais des Nations et de la salle du Conseil des droits de l’homme.