Aller au contenu directement

Journée 3: La trinité de l’apprentissage et spécialités culinaires en folie

22 février 2017

Mercredi 25 janvier 2017

Cette journée allait s’annoncer riche en émotions et surtout en apprentissage. Malheureusement, je ne pourrai pas vous en dire grand chose, pour cause de confidentialité et cela n’est pas une blague. Si cela a titillé votre curiosité, cette activité qui nous occupera une bonne partie de la journée en vaut tout simplement le détour et justifie à elle seule le fait de prendre part à la formation « The Power of Non-Formal Education ». Je n’en dirais pas plus.

En revanche, je peux sans autre partager avec vous mes apprentissages de la journée et ils furent nombreux.

Le Codap organise des formations au niveau national, comme la Rencontre Régionale et au niveau international, le fameux CFB (Cours de Formation de Base à l’action). Lorsque l’on doit définir le-s objectif-s de ces formation-s nous disons souvent: renforcement de capacités des jeunes défenseurs-seuses des droits humains. Et puis, l’un nos formateurs nous a dit une phrase qui m’a énormément marqué: « We don’t have the power to empower. But we have the power to offer learning opportunities for our participants to grow ». Voilà qui était très intéressant et qui change la donne. D’un processus, qui peut sembler de loin, de type top-down, nous passons à du bottom-up. Cela me permet de faire le lien avec le learning diary que je vous ai présenté dans mon précédent article. J’y parlais de l’importance du self-assessment. Le participant doit prendre en main son processus d’apprentissage, car lui seul est capable d’énoncer les raisons qui l’ont conduit à s’inscrire à telle formation, d’évaluer où il en est de ce processus et surtout s’il à trouver ce qu’il était venu chercher et l’impact que cela aura dans son activité. Cela ne veut point dire qu’en tant qu’organisation offrant des formations, nous n’avons pas de rôle à jouer, mais que nous devons changer notre état d’esprit et que nos exigences doivent se situer ailleurs.

We don’t have the power to empower. But we have the power to offer learning opportunities for our participants to grow »

Au lieu de dire, nous offrons du renforcement de capacité, nous devrions plutôt dire nous offrons les conditions, à travers nos ateliers, le partage d’expérience, les mises en pratique, les rencontres avec les experts, le suivi du projet des participant-e-s, qui permettront aux militant-e-s de renforcer leurs capacités ou pour citer l’un de nos formateurs ce jour-là:-« We create the conditions to allow people to empower themselves ». Les choses prennent une toute nouvelle perspective lorsqu’on les pose en ces termes.

Cela m’a également permis de faire le lien avec l’une des règles de base que l’on nous martèle à chaque début de formation à euforia (une autre association de jeunes dans laquelle je suis engagée): « You get what you give ». Si tu t’investis, tu participes, tu échanges et tu te donnes à 200% lors de la formation tu en retireras de grands bénéfices. Si tu décides de prendre les choses à la légère, de ne pas prendre part active aux différents ateliers, libre à toi, mais tu n’en retireras pas grand chose et tu auras perdu ton temps. En tant qu’organisateur de formations nous ne pouvons pas forcer ce processus. Il nous incombe d’offrir les meilleures conditions possibles pour rendre nos ateliers attractifs, dynamiques, interactifs et adaptés à chacun-e. Néanmoins, nous ne devons pas oublier, que le participant n’est pas un être passif qui se laisse bercer par le flow d’une journée que nous avons concocté spécialement pour lui. Il est actif, à chaque instant, son esprit est alerte et nous devons lui laisser l’espace nécessaire pour qu’il puisse vraiment l’être. Du temps pour la réflexion, pour prendre du recul, mais également pour partager son expérience, proposer des animations, prendre le lead, collaborer à l’élaboration du processus d’apprentissage, ne plus être réactif mais proactif.

Pourquoi est-ce si crucial? Il me semble que c’est là que réside le réel potentiel d’empowerment de nos formations. Il convient de passer de la parole aux actes ou to walk the talk comme diraient les anglophones. Si l’on croit sincèrement au potentiel des jeunes, en leurs compétences, donnons leur la possibilité de l’exprimer lors de nos propres formations. Laissons leur l’espace pour le faire. Faisons de nos formations une expérience dans lesquelles ils s’immergent le temps d’un week-end ou d’une semaine. Un espace-temps où ils ne seront pas des spectacteurs, mais des acteurs qui décident du déroulement du scénario. L’apprentissage ne se fait pas qu’avec la tête, mais également avec le coeur et les mains. Peut-être avez entendu parler des trois H, en anglais, pour head, heart and hands.

Head, heart and hand: the activation trinity (Courtesy of Invitro)

Par ce processus d’immersion on fait appel à ces trois manières d’appréhender le monde. On retient l’information de manière plus importante, mais surtout on la comprend mieux et l’intègre mieux. On est ainsi plus à même de la partager et surtout de la mettre en pratique dans notre propre réalité.

De l’importance du débriefing. Prenez-vous le temps de débriefer, avec les participant-e-s l’activité qui vient de s’achever? Cette étape fait pleinement partie du processus d’apprentissage et ne devrait pas être sous-estimé. Elle permet, en groupe ou par petits groupes de revenir sur les différents événements qui se sont passés, d’échanger, de réfléchir, de se demander: que s’est-il passé, pourquoi ai-je réagi de telle manière, pourquoi ai-je ressenti telle émotion? Vous constaterez que dans ces trois questions on retrouve le triangle « head, hand and heart »… Un débriefing réussi doit être mené dans les règles de l’art. Voici quelques étapes à suivre qui pourront faciliter le processus. Toujours débuter en spécifiant les règles du débriefing: on ne juge pas, il faut être spécifique, parler d’une situation précise. Ensuite, on peut diviser ce processus en quatre étapes:

  1. Décrire ses émotions, comment on s’est senti durant l’activité.

  2. On passe à l’analyse. Particulièrement important si l’exercice était une simulation, une immersion: expliquer quels étaient les objectifs poursuivis, les observations faites par les animateurs.

  3. On fait le lien entre l’activité et notre vie, la réalité dans laquelle on évolue.

  4. Pistes d’améliorations.

De l’art de débriefer: flipchart explicatif

Cette troisième journée s’est achevée par la soirée culturelle. Poissons séchées de Finlande, charcuterie lettone, bataille au sommet entre chocolat suisse (de l’imbattable Faverger de notre chère Genève) et belge, de la musique pop venue tout droit d’Ukraine et un cours de salsa nous ont permis de clôturer cette soirée dignement, dans la joie et la bonne humeur.

Spécialités finlandaises
La table du Liechtenstein
Les Anglais ont mis le paquet ou devrais-je la Britannique et le Gallois
Quel est le meilleur chocolat: le suisse ou le belge?
La Bulgarie nous propose du fromage fait maison, biscuits, chocolats et vin
La Roumanie, desserts à consommer sans modération avec une tasse de thé

S'abonner à notre newsletter

Ne manquez pas les nouveautés que nous réservons à nos fidèles abonnés.
Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer notre lettre d'information ainsi que des informations concernant nos activités. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans chacun de nos mails.