Enquête qualitative sur le phénomène des violences à caractère sexuel (VACS) en milieu universitaire ivoirien : cas du harcèlement sexuel à l’Université Felix Houphouët Boigny
Le 17 février 2023, l’Organisation des Citoyennes pour la Promotion et Défense des Droits des Enfants, Femmes et Minorités (CPDEFM) a publié les résultats de son enquête sur les violences à caractère sexuel en milieu universitaire. Cette enquête inédite a été réalisée lors du dernier trimestre 2022 au sein de la plus grande université publique de Côte d’Ivoire, l’Université Félix Houphouët Boigny (UFHB). Les résultats de cette étude sont préoccupants. En effet, il ressort principalement que :
1- S’il est vrai que le harcèlement sexuel est un phénomène qui touche les hommes et les femmes, la présente étude démontre que les femmes et jeunes filles en milieu universitaire y sont particulièrement exposées. En effet, 80% des jeunes femmes ont subi ou sont susceptibles de subir le harcèlement sexuel et les violences à caractère sexuel durant leur parcours universitaire, contre seulement 10% des jeunes hommes.
2- Les syndicalistes notamment les membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et enseignants figurent comme principaux agresseurs/prédateurs sexuels sur le campus universitaire respectivement à 40% et 30% ;
3- Face à l’inexistence de mécanismes de prise en charge des victimes au sein de l’UFHB (95% des associations estudiantines interrogées qui l’attestent), le silence demeure malheureusement la règle d’or. Elles sont 80% à garder le silence face aux VACS qu’elles subissent, principalement le harcèlement sexuel contre 20% qui font des dénonciations auprès de leurs proches et familles ; ainsi, ce sont au total 69 cas qui ont été rapportés durant l’année 2022 ;
4- La mise en place de Comité de dénonciation au sein des universités et de textes réglementaires contraignants est proposée par 50% des associations estudiantines comme solutions pour lutter efficacement contre les VACS.
Vous retrouverez le rapport complet de l’enquête en cliquant sur ce lien.
Toute l’équipe du Codap félicite le CPDEFM pour son travail remarquable pour la défense et promotion des droits humains en Côte d’Ivoire !
Suite à la parution de ce rapport, l’équipe de CPDEFM a subi de nombreuses intimidations et injures sur les réseaux sociaux. Nous sommes fortement préoccupé·e·x·s par cette situation et nous condamnons vivement les tentatives d’intimidation et les menaces envers Mme Sylvia Apata et toute l’équipe de CPDEFM ayant contribué à la rédaction de ce rapport.