Formation en Côte d’Ivoire : un lien entre la théorie et l’action
« La formation que vous venez de suivre représente 50 % de votre engagement militant. Mais le plus dur reste à faire. Vous devez maintenant mettre en œuvre les 50 % restants: sur le terrain, dans vos familles, dans vos cercles d’amis. Je vous y encourage ». Ce sont les mots à la fois empreints de réalisme et d’exigence qu’un ancien militant, chef de la division droits de l’Homme des Opérations des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a réservés aux jeunes défenseurs des droits de l’Homme ivoiriens venus participer durant près d’une semaine à la première édition du Campus des Droits de l’Homme à Abidjan.
Il s’agissait en effet d’accompagner 26 jeunes militants des droits humains, venus de différentes organisations et régions, dans l’acquisition de connaissances et d’outils leur permettant de mettre en œuvre avec envie et stratégie ces fameux « 50 % restants » grâce à des projets de terrain. Au programme, des ateliers de base sur les droits de l’Homme, mais aussi des débats avec des experts sur leur application dans le contexte particulier de la Côte d’Ivoire, un pays tout juste sorti de dix ans d’une crise politique ayant engendré de nombreuses violences. Plusieurs présentations et débats critiques ont donc porté sur le règlement du passé et les différents mécanismes utilisés pour y parvenir (Cour Pénale Internationale, Commission Dialogue Vérité et Réconciliation, Commission nationale des Droits de l’Homme, programmes structurels, etc.). Mais la formation s’est également résolument ancrée dans le présent, avec un espace considérable consacré à l’élaboration de projets d’action personnels. Les différents ateliers ont ainsi questionné les participants sur leur manière de poser un problème de droits de l’Homme ainsi que sur l’efficacité des stratégies envisagées, jusqu’à aboutir à des présentations passionnées de leurs plans d’action le dernier jour. De quoi donner les outils et l’élan nécessaires pour entamer la réalisation des 50 % restants ?
C’est en tout cas ce que souhaite le tout nouvel Observatoire Ivoirien des Droits de l’Homme (OIDH), organisateur de ce Campus des Droits de l’Homme, qui est persuadé que la formation et l’engagement des jeunes doit être au coeur de la stratégie de la société civile pour garantir des élections pacifiées en 2015. Dans ce contexte, le rôle du Codap a essentiellement consisté à appuyer la jeune et compétente équipe de l’OIDH. Elle-même composée en partie par des jeunes ayant participé à de précédentes formations du Codap. Un bel exemple d’effet multiplicateur.
Pour voir un reportage vidéo sur la formation (entre la 15ème et la 17ème minute), cliquez ici.