Carnet de Vies
Lien vers le Carnet de Vies en PDF
Le Collectif 17 octobre regroupe des personnes en situation d’exclusion sociale, des professionnels de la lutte contre la précarité et des sympathisants. Chaque année, à l’occasion de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, le Collectif 17 octobre permet à ceux qui vivent l’exclusion sociale à cause de la pauvreté et à ceux qui leur sont solidaires de prendre la parole devant les commissaires de l’Organisation des Nations Unies.
Le thème de cette année 2014 ; « ne laisser personne de côté : réfléchir, décider et agir ensemble contre la misère » souligne l’urgence d’inclure les personnes en situation de pauvreté comme de nouveaux partenaires dans l’élaboration des connaissances pour un développement plus durable.
LA SITUATION
Le mot précarité recouvre une grande variété de problématiques sociales. Cela concerne bien entendu les personnes au bénéfice de l’aide sociale, mais également bien d’autres personnes qui n’apparaissent pas dans les statistiques officielles. Par exemple : les travailleurs pauvres (working poors), les personnes en fin de droit de chômage et qui n’ont pas accès aux prestations de l’Hospice général du fait que leur conjoint a un petit revenu ou que leur domiciliation n’est pas à jour, les migrants économiques et les demandeurs d’asile, les personnes âgées sans capital, les jeunes en quête d’insertion professionnelle, etc.
Le nombre de personnes en situation de précarité ou de grandes difficultés sociales augmente de manière constante, sans rapport avec la santé économique du pays ou du canton, mais avec la croissance des inégalités de fortune et de revenu. Le marché du travail opte sans cesse pour des solutions de travail temporaire ou de bas salaires qui poussent un nombre grandissant de travailleurs dans la précarité. Les prestations des assurances et de l’aide sociale ne s’adaptent pas à l’augmentation du coût de la vie, mais sont au contraire diminuées. A Genève, des centaines de personnes dorment quotidiennement dans la rue, au mépris des Droit de l’Homme et de la Constitution fédérale. Le non-respect des Droits de l’Homme devient, par inertie, une pratique admise, normale, qui finit par affecter l’ensemble des personnes en difficulté.
Le discours populaire soutient que les personnes en situation de précarité le sont par flemmardise ou désir de profiter du système en place, ce qui empêche de prendre la vraie mesure du drame collectif qui se joue et met en péril tant les institutions que la cohésion de la société. Dans ce contexte, la mission que s’est donné le Collectif 17 octobre est de redonner un visage humain aux personnes affectées par ces problématiques et de montrer la réalité à la population, à savoir que ce sont des hommes et des femmes qui luttent quotidiennement pour leur survie et l’accès à des conditions de vie décentes. Pour ce faire, les personnes concernées prennent directement la parole et témoignent de leur vécu.
LE PROJET
Cette année, outre les divers moments de rencontre, d’échange et de préparation de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, le Collectif 17 octobre a imaginé la publication d’une petite brochure rassemblant 6 témoignages rédigés par les personnes concernées elles-mêmes, ainsi que leur portraits peints par une artiste genevoise. Cette brochure sera diffusée le plus largement possible au sein de la population et parmi les élus du Canton et des communes genevoises. Elle aura pour vocation de rappeler que derrière les mots galvaudés de précarité, désinsertion, aide sociale, migration, handicap, il y a des personnes réelles, courageuses, volontaires, avec des histoires de vie insoupçonnées. Elles sont également dépositaires d’un savoir, d’une connaissance intime de la précarité et d’idées pour y remédier, ce qui en fait les personnes les plus à mêmes de trouver des solutions concrètes pour venir à bout de ces problématiques.